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Enfants et adolescents : Les bienfaits de l’activité physique contre les méfaits de la surexposition aux écrans

Attestant de leur contribution éducative depuis plus de 30 ans (Bruillard, 1997), les Technologies de l’Information, de la Communication pour l’Enseignement (TICE) sont de plus en plus utilisées. En effet, leur utilité n’est plus à démontrer pour l’apprentissage, l’éducation et la formation culturelle (Bach, Houdé, Léna & Tisseron, 2013), notamment en Education Physique et Sportive (EPS).
Cependant, force est de constater que dans un tout autre registre d’usage, celui des loisirs, les effets délétères de la surexposition des enfants et des adolescents aux écrans font aussi malheureusement l’unanimité.

Et si les écrans pouvaient nourrir la pratique physique de chacun ?

La surexposition aux écrans : Un véritable fléau
Il est question de « 4 à 5 heures par jour » (Sutter & Ducanda 2018), voire plus, d’exposition aux consoles de jeu, ordinateurs, tablettes ou smartphones, entrainant « […] des troubles du système de récompenses qui vont favoriser les conduites à risque et d’addiction » (Bourdin & Desmurget, 2019 ; Mascret, 2018).
Pour cette raison notamment, l’exposition croissante des enfants et des adolescents aux écrans inquiète les parents, les enseignants et les psychologues, à fortiori lorsque ces activités se font au détriment de l’activité physique (Fédération française de cardiologie, 2017), intellectuelle et sociale.
Conduisant à la sédentarité, la surexposition aux écrans produit des effets délétères sur la santé qui sont maintenant bien connus (Carré, 2013 ; Grosclaude & Ziltener, 2010) : Une baisse des capacités physiques (Gillis, Tomkinson & Col. 2013) et une longévité moindre que celle de la génération précédente. La surexposition aux écrans a également des effets sur l’activité cognitive, le développement intellectuel et social impactant la réussite scolaire : « un effondrement du langage […] un effondrement des capacités attentionnelles  » (Op. Cit.), certains médecins n’hésitent pas à évoquer, bien que transitoires, des «  troubles exactement identiques aux troubles autistiques » (Dumain, 2018). C’est aussi et plus globalement l’hygiène de vie qui se dégrade et en particulier le sommeil (Hunt, 2017) avec l’usage prolongé des smartphones et de leurs notifications.
Ce qui est ainsi en jeu est la santé même des enfants et des adolescents, dans ses dimensions physiques, mentales et sociales (OMS, 1946) ainsi que leur avenir.

Des outils pour apprendre, progresser et persévérer en sport
A l’inverse de la surexposition aux écrans, les bienfaits de l’activité physique sur les enfants et les adolescents ne peuvent plus être ignorés : En plus de permettre le développement de leurs qualités physiques (force, vitesse, endurance, souplesse, coordination, équilibre…), elles participent à leur développement corporel et à la construction de leur motricité ainsi qu’à leur équilibre psychique, favorisant également leur sociabilité. Elles participent aussi à la constitution de leur capital osseux et au développement de leur masse musculaire, aux adaptations de leurs appareil cardiovasculaire et à prévenir le surpoids et à la régulation de l’appétit et du sommeil.
Paradoxalement et pour cela, les tablettes, les cameras portables, les cardiofréquencemètres, les GPS et leurs applications spécifiques sont de puissants outils autoscopiques et pédagogiques permettant aux enfants et aux adolescents de visionner leur propre pratique et de corriger leurs techniques au bénéfice de leur apprentissage moteurs et de leurs performances. Lorsqu’ils sont ainsi mis à la disposition des jeunes pratiquants, ces objets techniques permettent de les engager dans la pratique. Les carnets d’entraînements électroniques, outil de suivi, permettent aux jeunes de visualiser leurs progrès sur différentes échelles de temps et de se faire conseiller par leurs entraîneurs au bénéfice de leur persévérance. Parce qu’ils permettent aux jeunes de partager leurs pratiques, de se situer dans une communauté de pratiquants et d’être encouragés, les réseaux sociaux sportifs (e.g. : Polarpersonaltrainer, Strava, Runtastic, Fizz-up…) peuvent favoriser l’émulation.
Ces technologies de l’information et de la communication peuvent ainsi être des outils puissants pour engager et/ou maintenir des enfants et des adolescents dans la pratique d’activités physiques.

Conclusion
Nombreux sont ceux qui balaient d’un revers de manche le problème de la surexposition des enfants et des adolescents aux écrans, considérant qu’« il faut vivre avec son temps ». Or, les effets délétères de la surexposition aux écrans sur le développement psychologique, social et physique des enfants et des adolescents ont été mis en évidence par une centaine d’études (4) : Consoles de jeu, ordinateurs, tablettes et smartphones, qui envahissent leur environnement, subjuguent les enfants et les adolescents leur laissant croire que ce qui se passe dans ces mondes ou environnements numériques virtuels est plus important que dans le monde physique réel ; Des leurres nuisibles pour leur développement physique et intellectuel et leur sociabilité.
A l’inverse, les tablettes, les cameras portables, les cardiofréquencemètres, les GPS et leurs applications spécifiques ainsi que les réseaux sociaux sportifs peuvent permettre aux entraîneurs de reconquérir ce public et de l’engager dans la durée.
Il ne s’agit ainsi pas de supprimer tous les écrans ou de les interdire aux plus jeunes, mais «  d’aider les familles et les enfants à tirer le meilleur profit de cette nouvelle forme de culture […] mais aussi de les protéger d’excès qui pourraient avoir des conséquences délétères durables sur leur santé, leur équilibre et leurs activités intellectuelles, culturelles et professionnelles futures » (Op. Cit.).

Références :

  • Bach, J.-F., Houdé, O., Léna, P. & Tisseron, S. (2013). L’enfant et les écrans. Institut de France – Académie des Sciences.
  • Bourdin, J.-C. & Desmurget, M. (2019). Interview du neurologue Michel Desmurget - Les écrans sont-ils dangereux pour nos enfants ? RMC. En ligne.
  • Bruillard, E. (1997). Les machines à enseigner. Éditions Hermès.
  • Carré, F. (2013). Danger sédentarité. Vivre en bougeant plus. Editions du Cherche Midi.
  • Dumain, A. (2018). Les écrans présentent-ils des risques pour les jeunes enfants ? France culture.
  • Fédération française de cardiologie (2017). Le cœur des enfants est en danger ! En ligne.
  • Gillis, L., Tomkinson, G. & Col. (2013). Research priorities for child and adolescent physical activity and sedentary behaviours : an international perspective using a twin-panel Delphi procedure. Int J Behav Nutr Phys Act. 10 :112.
  • Grosclaude, M. & Ziltener, J.-L. (2010). Les bienfaits de l’activité physique (et/ou les méfaits de la sédentarité). Rev. Méd. et hyg. 6 :1495-1498.
  • Hunt, E. (2017). Teenager’s sleppe quality and mental health at risk over late-night mobile phone use. The Guardian.
  • Mascret, D. (2018). Addictions aux écrans et aux jeux vidéo : Les parents appellent à l’aide. Le Figaro.
  • OMS (1946). Préambule à la Constitution de l’Organisation Mondiale de la Santé. Conférence internationale sur la Santé, New York, 19 juin - 22 juillet 1946. Actes officiels de l’Organisation mondiale de la Santé. 2 : 100.
  • Sutter, B. & Ducanda, A.-L. (2018). La surexposition aux écrans est un véritable fléau ! L’ADN.

Voir en ligne : Enfants et adolescents : Les bienfaits de l’activité physique contre les méfaits de la surexposition aux écrans

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